En général, lorsque nous évoquons le coryza des poules, nous parlons de maladie respiratoire sans aucune indication de l’agent infectieux en cause. En raison de la particularité du système respiratoire de la poule (et de la présence de sacs aériens c’est-à-dire des appendices à paroi mince des poumons), les différents agents infectieux respiratoires se manifestent des signes cliniques assez similaires. Le plus important lors de la prise en charge du coryza des poules est de s’y prendre tôt afin d’éviter une aggravation irréversible des signes cliniques.
Coryza ou syndrome du Coryza ?
L’appareil respiratoire des poules est constitué de narines, de sinus infra-orbitaux, de la trachée, des poumons et de sacs aériens. Ces sacs aériens sont composés d’une membrane très fine qui englobe tous les organes de la cavité digestive. Il y a donc un contact presque direct entre les organes digestifs (estomacs, intestins, foie), les organes reproducteurs (oviductes, ovaires, testicules) et le système respiratoire. Ainsi, les infections originaires d’un système peuvent « déborder » vers un autre. C’est pourquoi, une poule avec une infection génitale peut également montrer des signes respiratoires.
Avec la multitude d’agents infectieux qui peuvent causer des signes respiratoires, il serait plus judicieux de parler de « complexe coryza » des poules. En effet, de nombreuses maladies des poules s’expriment par des signes cliniques respiratoires et peuvent donc être appelées coryza des poules. Il y a des maladies provoquées par des virus, d’autres par des bactéries ou encore des champignons, par exemple :
- Virus : grippe aviaire, maladie de Newcastle, bronchite infectieuse (BI), métapneumovirus aviaire, laryngotrachéite aviaire (LTI), virus du syndrome de chute de ponte (EDS), etc.
- Bactéries : Mycoplasma gallisepticum (MG), Mycoplasma synoviae (MS), Avibacterium paragallinarum, Pasteurella multocida, Ornithobacterium rhinoracheale, etc.
- Champignon : Aspergillus fumigatus (AF), etc.
De plus, les microbes pathogènes ne sont pas les seuls coupables lors de signes cliniques respiratoires. La santé de l’appareil respiratoire est la composante de 4 parties : le pouvoir infectieux des pathogènes, l’immunité déjà acquise de l’animal, la gestion du poulailler et des stress (déplacement, introduction d’une nouvelle poule, alimentaire, nettoyage, etc.) et l’environnement (température, humidité). C’est pour cette raison que le coryza apparait plutôt l’hiver, lorsque les écarts de température sont importants, ou de l’introduction de nouvelles poules dans le poulailler.
Pour ajouter de la complexité, 89 % des cas de maladies respiratoires chez les poules sont le résultat de co-infections*. Cela veut dire que dans 89 % des cas de coryza des poules, il y au moins 2 agents infectieux présents dans le même animal. Afin de mettre en place un traitement adapté, il faudrait savoir quelle est la raison primaire de la maladie (pathogène ou stress) et s’il y a des agents infectieux secondaires qui profitent de la situation, pouvant causer une surinfection. Faire un diagnostic de maladie respiratoire sans analyse est donc compliqué. De plus, les agents infectieux responsables de signes respiratoires affectent aussi souvent d’autres organes. Par exemple, la bronchite infectieuse, le virus du syndrome de chute de ponte et le Mycoplasma synoviae causent des chutes de pontes et des problèmes de qualité de coquille et/ou de blanc d’œufs. Certaines souches de Mycoplasma synoviae créent des boiteries. Le Mycoplasma gallisepticum, quant à lui, cause une chute de ponte, de la mortalité embryonnaire et des poussins en mauvaises santé.
Comment protéger vos poules contre les maladies respiratoires ?
Afin d’éviter l’apparition de maladies respiratoires, il faut donc respecter une quarantaine d’au moins 2 semaines lors de l’arrivée de nouvelles poules, autant pour les protéger que pour protéger les poules déjà sur place dans le poulailler. Distribuer une alimentation équilibrée et un vermifuge régulier permet d’avoir des animaux en bonne santé avec un bon système immunitaire, qui pourront donc mieux se défendre en cas d’infection.
Cependant, lorsqu’une poule montre de légers signes respiratoires (sinusite, gêne respiratoire), nous pouvons prévenir l’aggravation avec des produits à base d’huiles essentielles aux propriétés anti-infectieuses, expectorantes et de renforcement du système immunitaire. L’idéal serait de contrôler la consommation d’eau et de nourriture de la poule malade. En cas de baisse de la consommation alimentaire ou s’il y a des répercussions sur l’état général de votre poule, il est conseillé de consulter votre vétérinaire ou Dr Bassecour.
* Source : 2021. Souvestre M. Thèse de doctorat de l’université Toulouse
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Publié le 7/40/2022